L’effet nocebo est un phénomène bien connu mais encore sous-évalué. Il s’agit de l’effet négatif qu’une intervention médicale peut avoir sur un patient, simplement en raison de son attente négative.
Cependant, ce que l’on sait moins, c’est que les soignants eux-mêmes, les masseurs- kinésithérapeutes compris, peuvent involontairement causer un effet nocebo chez leurs patients. Le discours du professionnel peut ainsi jouer un rôle important dans la création de cet effet au cours de la prise en charge.
En effet, les attitudes, les croyances et les messages verbaux et non verbaux des soignants peuvent avoir un impact important sur l’état mental et physique des patients. Des études ont montré que les patients dont les soignants avaient exprimé des attentes négatives quant à leur traitement avaient plus de douleurs, d’anxiété et de symptômes négatifs en général que les patients dont les soignants avaient exprimé des attentes positives.
Si le kinésithérapeute utilise un langage qui suggère que le traitement pourrait être douloureux ou difficile voire inefficace, cela pourrait créer une attente négative chez le patient, ce qui peut déclencher l’effet nocebo. Par exemple, si un kinésithérapeute dit à un patient « Cela peut être douloureux » avant de commencer un traitement, cela peut créer une attente négative qui peut influencer la perception de la douleur du patient.
Il est donc important pour les soignants et les kinésithérapeutes en particulier de faire attention à leur langage et à leur communication avec les patients, en utilisant des mots qui sont encourageants et positifs, plutôt que négatifs et pessimistes. Cela peut aider à minimiser l’effet nocebo et à maximiser l’effet placebo, ce qui peut conduire à de meilleurs résultats de traitement pour les patients.
Les soignants doivent être conscients de l’impact de leurs paroles sur leurs patients et doivent faire attention à leur communication verbale et non verbale. Les professionnels de santé doivent être positifs, rassurants et donner aux patients des messages d’espoir et de confiance dans leur traitement.
Bien entendu, il ne s’agit d’occulter les difficultés d’une rééducation mais bien au contraire de les expliquer, les faire comprendre pour obtenir l’adhésion du patient sans effets négatifs d’une mise en échec dans la progression de la prise en charge.